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24 janvier 2019 – 24 janvier 2022: Félix Tshisekedi trône depuis trois ans à la tête de la RDC

Félix Tshisekedi totalise trois ans, ce lundi 24 janvier 2022, depuis son accession à la magistrature suprême en 2019.

L’un des événements historiques de ce jour était la passation pacifique et civilisée du pouvoir entre lui et le président sortant Joseph Kabila, une première depuis l’indépendance. On se rappellera aussi que le président entrant avait fait un malaise pendant cette cérémonie retransmise en direct de la télévision nationale, en prononçant des mots mal articulés, restés gravés dans les mémoires des Congolais : Merti Barti Litura Loreta… Après une assistance médicale, il a vite retrouvé ses capacités.

Dans son discours d’investiture prononcé à cette occasion, Félix Tshisekedi avait dévoilé sa vision politique, construite sur les huit priorités a savoir : pacifier le territoire national, particulièrement la partie Est ; lutter contre la pauvreté ; réhabiliter et consolider l’Etat de droit ; lutter contre la corruption et les antivaleurs; promouvoir la presse et les médias ; valoriser le capital humain ; développer les milieux ruraux ; enfin, simplifier les procédures administratives dans les secteurs clés.

A ce jour, seuls les troisième et quatrième axes prioritaires, à savoir, la réhabilitation de l’État de droit et la lutte contre la corruption et les antivaleurs, semblent prendre forme, surtout avec le dynamisme de l’IGF, sous l’impulsion de Jules Alingete qui, grâce à ses patrouilles financières, fait arrêter l’hémorragie des détournements et renfloue les caisses de l’État. Et les délinquants économiques et financiers sont jugés et condamnés par la justice.

Le successeur de Joseph Kabila avait également pris huit engagements devant le peuple congolais le 24 janvier 2019. Il s’agit de l’organisation d’un forum de réconciliation devant réunir toutes les forces vives ; le financement public des partis politiques ; l’adoption d’une nouvelle loi électorale ; l’organisation des élections pour les compatriotes de Beni, Butembo et Yumbi ; libération des prisonniers politiques ; réalisation rapide d’un recensement sur le territoire national afin de doter les populations d’une nouvelle carte d’identité ; la mise en place d’un cadre juridique et d’une stratégie de lutte contre la corruption ; l’application rigoureuse de la loi sur l’exercice du petit commerce.

Ici, seul le point à la libération des prisonniers politiques a été parfaitement exécuté.

S’agissant du cadre juridique et de la stratégie de lutte contre la corruption, la loi anti corruption est toujours sous examen au Parlement. Le rapport final des États généraux de lutte contre la corruption, organisés du 19 au 23 octobre 2021, n’a toujours pas été endossé par le gouvernement central.

L’atelier sur la stratégie de lutte contre la corruption n’a pas été tenu suite à une guéguerre concernant les attributions entre la présidence de la République et le ministère de la Justice.

Les magistrats de la Cour des comptes n’ont toujours pas prêté serment devant le Parlement.

L’ Agence de Prévention et de Lutte contre la corruption a prêché, dès ses premiers pas, par un très mauvais exemple. Un des dirigeants était tombé dans la corruption. Le procès qui devrait servir de pédagogie, s’est brusquement arrêté au niveau de la cassation. Le prévenu principal a, entre temps, obtenu la liberté provisoire, et se trouve présentement à l’extérieur du pays.

Parlant des antivaleurs, la lutte contre l’impunité des crimes graves commis dans la région du Kasaï ne connait aucune avancée significative. Sur les 23 dossiers prioritaires et emblématiques sélectionnés par la justice militaire, aucun jugement n’est prononcé jusque là.

Les mécanismes de justice transitionnelle tardent à se mettre en place, malgré les instructions du président de la République données au gouvernement.

Au regard de ce tableau, en dehors du fait que la coalition FCC – CACH n’aurait pas permis à Félix Tshisekedi de mettre en application son programme, ainsi des restrictions dues à la pandémie de la Covid-19, l’opinion note que la moisson est très modeste.

Le président de la République n’a désormais que cette année 2022 pour se rattraper, 2023 étant une année électorale.

« Le Peuple d’abord » devra quitter la phase de slogan ou de marketing politique pour devenir une réalité.

Pour y parvenir, il devra se faire accompagner des hommes et des femmes qui partagent sa vision, et non des jouisseurs qui détournent des frais alloués aux différents projets de développement.

C-RA


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