30 décembre 1980 – 30 décembre 2021, 41 ans jour pour jour depuis que les treize parlementaires, auteurs de la « Lettre ouverte au Président Mobutu », avaient bravé la peur pour dénoncer les dérives autoritaires du régime Mobutu.
Cette lettre était saisie chez le commissaire du peuple feu Ngalula Mpadajika, avant qu’elle ne soit transmise officiellement à Mobutu.
Elle contenait 52 pages et avait abordé les problèmes du Zaïre sur le plan social, économique et politique, chutant sur une série de propositions.
Le 13 parlementaires (alors appelés commissaires du peuple) avaient conclu leur lettre en exigeant qu’une rencontre nationale regroupant toutes les couches sociales de la nation zaïroise soit organisée afin de discuter de la liberté et de la démocratisation du pays.
Mais le 30 décembre, avant que la lettre ouverte ne soit rendue publique, une fuite d’information parvient aux services secrets zaïrois. Pourtant, cette
lettre ouverte était préparée dans une grande discrétion, et saisie chez le commissaire du peuple (député national) Ngalula Mpandajila.
On soupçonnera par la suite que ce sont certains députés qui avaient averti les services de renseignements. Et le député Joseph Ngalula Mpandajila fut arrêté le même jour, puis conduit à la cité de l’OUA.
Le lendemain (31 décembre 1980), 4 autres parlementaires signataires de la lettre décidèrent de se rendre eux-mêmes. Il s’agit de Paul Kapita, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, Makanda, et Kanama.
Les autres signataires de la lettre furent arrêtés progressivement et relégués dans leur village d’origine.
C’est à partir de ce moment que la machine répressive du Mouvement populaire de la révolution (Mpr) sera mise en place à travers deux mesures phares :
- La levée de l’immunité parlementaire sur ordre du président Mobutu, le 15 janvier 1981;
2) un procès expéditif à la cité de l’OUA par la cour de sûreté de l’État le 17 janvier 1981 ou tous les 13 parlementaires furent condamnés et déchus des droits politiques et civiques pendant cinq ans.
Mais en 1982, bénéficiant de la grâce présidentielle, les 13 parlementaires décidèrent de quitter le Mpr et de créer leur propre parti politique qu’ils nommèrent l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps).
Aujourd’hui, 41 ans après, aucun survivant dans ce groupe de 13. Le dernier à quitter la terre des hommes c’est Gabriel Kyungu wa Kumwanza.
C-RA
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