La crise diplomatique entre Kinshasa et Kigali continue de faire des victimes.
Cette crise qui se traduit aussi, sans qu’on ne le dise à haute voix, par des agressions contre les rwandophones en RDC, touche les congolais d’origine rwandophone.
A Kinshasa par exemple, plusieurs congolais d’origine rwandaise sont victimes des attaques, voire des menaces physiques perpétrés par des hommes se réclamant des services de sécurité.
Certains de ces inciviques profitent pour régler les comptes à leurs adversaires et d’autres sont dirigés par des hommes ayant le contrôle de la machine sécuritaire.
À titre illustratif, Mme Francine Barume Nabintu, épouse d’un magistrat et activiste des droits de l’homme qui a été victime des attaques ciblées à cause de ses origines rwandaises et cela plusieurs reprises.
Malgré les multiples plaintes qu’elle a déposées contre inconnu, aucun procès n’a jamais été organisé par aucun tribunal pour condamner ces actes ou leurs auteurs.
En RDC, depuis la confirmation officielle du soutien de Kigali aux rebelles du M23, qui déstabilisent la partie Est du pays, les Congolais rwandophones sont parfois associées aux rebelles du Mouvement du 23 mars, le M23.
Différentes organisations indépendantes et mouvements sociaux se mobilisent pour combattre ces dérives.
Francine BARUME Nabintu n’est pas la seule personne touchée par ce souci. Une autre congolaise, Sylvie Ngalula, originaire du Kasaï occidentale dont le mari est de mère rwandaise, a connu ces attaques et continue à vivre dans la psychose, car traquées, elle et ses filles, par ces personnes souvent anonymes et obéissant aux hommes de l’ombre eux aussi.
Ces actes attirent souvent l’attention des organisations de la société civile de défense et de promotion des droits de l’homme qui ne cessent de demander l’implication des autorités publiques et de la communauté internationale pour que les congolais ayant des parents étrangers soient protégés.
Parmi les voies qui s’élèvent figure celle de Madame Chantal Faida, une femme politique congolaise qui s’est s’engagé depuis la ville de Goma dans le Nord Kivu, à lutter contre la stigmatisation dont sont victimes les Congolais rwandophones.
Selon elle, toute attitude tendant à discriminer ou à combattre les populations civiles rwandophones vivant dans la province du Nord-Kivu est une manière de faire le jeu de ceux qui cherchent à diviser les communautés congolaises.
« Nous devons dissocier les personnes qui ont intégré volontairement le mouvement rebelle, des communautés qui sont pacifiques et vivent avec nous depuis plusieurs années, a-t-elle déclaré lors de sa dernière sortie médiatique du week-end dernier sur Deutsche Well.
Selon cette personnalité politique, les Congolais doivent faire la part de choses pour ne pas tomber dans le piège de l’ennemi qui multiplie des opportunités de pérennisation du cycle des violences. »,a -t-elle renchérit.
Depuis que les attaques des rebelles du M23 se sont multipliées contre l’armée congolaise dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, les membres la communauté Tutsi du Congo se sentent mis à l’écart.
Selon David Karambi, président de cette communauté en province du Nord-Kivu, on attribue à tort la nationalité rwandaise aux membres de la communauté Tutsi. Et pourtant, ils méritent d’être traités comme une communauté belliqueuse. Plusieurs personnalités politiques de l’Est du pays ou d’ailleurs continuent à fustiger ces actes de discrimination.
Une campagne visant à convaincre les jeunes de lutter contre le tribalisme, en cette période de guerre, a été lancée par le Comité des jeunes pour la paix et la cohésion sociale de Goma.
D’aucuns espèrent que pareille campagne sera lancée aussi à Kinshasa où les Congolais d’origine rwandaise sont malmenés.
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