Culture : Quand les Afriques s’affrontent

Edition spéciale du Cinquantième anniversaire (1973-2023) – Editions Protagoras-Elaeis

Montreal Paris Bruxelles/Mons Kinshasa

Est certes d’abord l’histoire d’un amour entre un Noir et une Blanche, mais un amour qui met vite aux prises les « Afriques » et suscite des débats passionnés, réveillant de vieux démons que l’on croyait à jamais disparus.

Très polémique, tour à tour grave, léger, tragique, comique, pathétique, ou féroce, Quand les Afriques s’affrontent interpelle, bouscule, dérange l’homme noir, l’homme blanc, l’homme tout court.

Dans ce grand « village planétaire » qu’est devenu notre monde d’aujourd’hui, des hommes et des femmes de toutes couleurs, origines et religions circulent sans entraves. Ils se rencontrent, tissent des liens de camaraderie, d’amitié, ou d’amour, sans nullement se soucier de la « différence de race », battant en brèche et pulvérisant des préjugés millé­naires. Dans cette nouvelle cité cosmopolite – cité de l’avenir, de la liberté, de la tolérance, de la frater­nité et de la paix véritables -, le brassage biologique et culturel des individus, en dépit de la résurgence réactive des nationalismes et des extrémismes de droite (avec leur discours de haine et d’exclusion), n’est plus une vue de l’esprit pour qui sait observer les hommes et refuse de se voiler la face. L’inimaginable, l’utopie d’hier s’est muée en réalité tangible. Où que l’on aille, il n’est que de regarder autour de soi, ou dans la rue, ou encore dans tous les lieux publics pour voir le métissage à l’œuvre, le métis­sage en marche triomphale : le monde a changé, le monde change, et c’est merveilleux !

Le protagoniste s’érige en défenseur irréductible de ce métissage. Son cosmopolitisme lui fait don­ner cette réplique magnifique : « Je suis homme d’abord, Noir ensuite. »

Porté par cet humanisme de fond, le succès de Quand les Afriques s’affrontent ne s’est pas démenti une seule fois en cinquante ans, sans doute parce que la pièce est d’une brûlante actualité – actualité peut être éternelle.

eric henri b. tandundu
Eric-Henri B. Tandundu est né à Leverville/Lusanga (Congo Belge) en 1955.

Eric-Henri B. Tandundu est né à Leverville/Lusanga (Congo Belge) en 1955.

Dessinateur et décorateur au Théâtre du Petit Nègre de Kikwit, il écrit Quand les Afriques s’affrontent à 18 ans (1973). La pièce remporte un succès énorme : elle est jouée dans toute la province de Bandundu, et bientôt à Kinshasa, Matadi, Mbandaka, etc.

En 1977, pour avoir contesté la nationalisation de l’université dans une pièce de théâtre (L’Aller et le Retour ou la Mort de l’Université), il est arrêté et emprisonné. Amnesty International l’adopte, le fait libérer, puis l’aide à venir en France (1979).

Réfugié politique dès 1980 et étudiant en philo­sophie à l’université Paris-Sorbonne (Paris-IV), il crée et dirige le Théâtre Patrice Lumumba (1984-1993).

Deux ans après avoir soutenu sa thèse de docto­rat (1991), il immigre au Canada, où il enseignera la philosophie pendant quinze ans en pré université et à l’université de Moncton.

Il fonde les éditions Élaeis (Protagoras-Elaeis) à Montréal en 1998 – il publiera au total 36 livres d’auteurs canadiens et étrangers.

E.-H. B. Tandundu démissionne de l’enseignement supérieur en 20 11, regagne la France en 2015, s’ins­talle à Mons (Belgique) en 2020.

Auteur de plusieurs ouvrages, il continue d’écrire, poursuit ses recherches dans divers domaines, et re­cherche actuellement des comédien(ne)s africain(e)s habitant en Belgique ou en France, afin de créer une troupe internationale itinérante et de commencer par monter Quand /es Afriques s’affrontent pour son cinquantième anniversaire.

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