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La culture musicale congolaise face à une indignation légitime.

Maitre Jean-Jacques Mbungani s’est livré à coeur-ouvert, dans une Tribune libre, sur les péripéties qui jonchent le chemin de la culture congolaise. Ci-dessous, l’intégralité de son opinion.

Là où le droit acquis ou prétendu atteint ses limites, une des pistes demeure, la palabre.

Si la liberté d’expression inclut également les propos qui choquent, inquiètent ou heurtent l’un ou l’autre groupe de la société, ceux qui s’en prévalent doivent accepter que la même liberté d’expression bénéficie à celles et ceux chez qui cela suscite indignation, désapprobation ou dégoût.

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.

La liberté d’expression est comme un morceau de gruyère, pleine de trous. Il fait savoir s’y accommoder pour une parfaite harmonie du vivre-ensemble.

La culture du dialogue permanent est un excellent moyen pour accorder le violon 🎻

L’intérêt recherché est que les uns et les autres se réunissent, discutent, s’écoutent, tranchent en essayant de satisfaire le plus de monde ou plutôt de trouver un consensus qui fera le moins de mécontents.

C’est exactement ça, la Palabre africaine qui s’oppose à des décisions qui se prennent en votant et donc en divisant la société entre gagnants (forts) et perdants (faibles). Dans l’état d’espèce entre ceux qui se disent combattants et les fanatiques de l’artiste musicien congolais Fally Ipupa.

Au contraire, comme le faisaient régulièrement nos ancêtres et les sages aux villages, c’est la recherche du consensus qui prime avec l’idée que l’unité ou l’équilibre de la société doit être préservé à tout prix. Ici, il s’ agit de l’amour du Congo, de sa culture, de son développement et de la conscientisation des horreurs qui se perpétuent à l’est de la République.

Il ne s’agit donc pas de gagner ou de perdre mais de trouver un consensus acceptable, chacun acceptant de perdre un peu pour préserver l’harmonie et la paix.

Un grand chef d’état africain, Léopold Sédar Senghor précisait d’ailleurs que « l’esprit de notre civilisation africaine est enraciné dans la terre et le cœur des noirs ».

L’idée prédominante est qu’il y a toujours une solution à tout problème si l’on prend le temps de la chercher car la palabre est une véritable juridiction de la parole qui a fait ses preuves.

Tribune de Mbungani Jean-Jacques,
Docteur et Maître


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