Le Niger, un clin d’œil à sa culture, son patrimoine et ses talents

L’art des bijoux : Une renommée mondiale qui découle d’une tradition ancestrale.

Le Niger est une région charnière entre l’Afrique du Nord et le Sahara, qui représente environ les 2/3 de sa superficie. Le pays, et notamment le Massif de l’Aïr, offre un important passé préhistorique et est un carrefour de civilisations où, depuis des millénaires, nomades et sédentaires se côtoient, donnant naissance à une spécificité Nigérienne qui éblouit surtout sur le plan historique et culturel, artisanal et artistique.

Il y a tant à dire sur le Niger, mais il fallait faire un choix. Nous mettrons donc l’accent sur un homme, un Touareg, Mano Dayak, qui aurait pu rester un  » millionnaire africain craint et jalousé  » comme on en croise dans toute l’Afrique, mais qui, en se souciant de la cause des siens, est passé à la postérité. L’accent est mis aussi et surtout sur les artisans qui, au fil des siècles, ont su se créer une classe à part, échapper à la hiérarchie sociale, jouer un rôle d’intendant ou d’ambassadeur. Des vestiges de céramiques du VIIIe millénaire avant notre ère (contemporains de l’invention de la poterie dans d’autres régions du monde) aux marchés qui pullulent de nos jours, les artisans ont fait la gloire des empires qui, en se succédant, ont forgé la vie du Niger. Ils ont su faire survivre leurs techniques à la colonisation et à l’apprentissage à « la française ».

La vallée du fleuve et le bassin du Tchad sont les seuls à témoigner de leur avancement. Actuellement, plus de la moitié de la population active y contribue à près du tiers à la formation du produit national brut.

Hommage à ces artisans nigériens qui, travaillant l’argent, le cuivre, le cuir, le tissu ou le bois, ont marqué l’histoire de leur pays et participé au rayonnement de grands empires, royaumes africains d’antan et musées d’aujourd’hui. Artisans passeurs qui ont le pouvoir d’emmener un héros mort (Mano Gayak) au panthéon des objets symbole de référence de tout un peuple. La boucle est bouclée.

FOCUS Cretroactuel Magazine N*16 Décembre 2007/janvier 2008

Rosy Sambwa