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Prison centrale de Makala: des cas de décès dus à une épidémie de gonflement des pieds

Encore des morts dans les prisons de la République démocratique du Congo. Depuis le début de cette année 2022, ces prisons vivent la recrudescence des décès des détenus. Et pour cause, la malnutrition, les mauvaises conditions de détention et surtout la surpopulation.

La Prison centrale de Makala, par exemple, compte tous les jours des morts, parfois par dizaine, sous le silence des autorités pénitentiaires.

A en croire Me Charlène Yangazo Dimba, coordonnatrice de l’Asbl “Outre Neuve”, une sorte d’épidémie caractérisée par le gonflement des pieds et la gale sévit sauvagement dans dans le plus grand centre pénitentiaire du pays, la Prison centrale de Makala.

Au sujet du gonflement des pieds, l’avocate révèle que cela est peut être dû à plusieurs raisons : rétention d’eau, diabète, chaleur, et bien d’autres causes qui rendent les pieds de ces compatriotes douloureux et les empêchent de trouver des chaussures confortables. Quant à la gale, maladie de la peau contagieuse s’accompagnant de démangeaisons intenses, elle fait savoir qu’elle se transmet rapidement par contact physique entre prisonniers à cause de la promiscuité.

A Mambasa et dans bien d’autres prisons du pays, la situation est similaire. “Les prisonniers ne sont pas correctement pris en charge par l’État…”, a fait savoir la coordonnatrice d’”Outre Neuve Asbl” qui décrit une situation apocalyptique après s’être rendue récemment, avec d’autres membres de son association, à la Prison centrale de Makala.

” Sur place, nous avons constaté que la situation est vraiment apocalyptique. Dans certains pavillons, on y trouve près d’une centaine de détenus à l’intérieur. Ils sont tous extrêmement maigrichons, dans une situation de malnutrition aiguë, suite à la famine.

Il y a aussi une maladie très contagieuse qui est en train de les décimer. Il n’y a pas d’infrastructures sanitaires, en dehors d’un centre hospitalier faiblement équipé, avec un personnel démotivé par l’impaiement et le faible salaire. Les détenus sont abandonnés à leur triste sort, malgré l’état dans lequel ils se trouvent. Il n’y a pas de toilettes, ils doivent faire leurs besoins dans des bidons, dorment sur le ciment, pas de matelas… c’est l’enfer. Il n’y a aucune mesure de protection contre le COVID-19…”, a-t-elle appuyé.

Réitérant son appel à la création d’un Observatoire congolais des prisons pour tenter d’arrêter cette hémorragie dans le système carcéral congolais, “Outre Neuve/Asbls martèle que les prisons congolaises ne doivent pas être des mouroirs ».

C-RA


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