C’est l’homme qui a ouvert le Congo à la France mais ne voulut pas en être roi. Beau comme un prince italien, sombre comme un titan de Victor Hugo, Savorgnan de Brazza est l’un des héros les plus touchants du XIXe siècle. Cœur pur, silhouette à la Corto Maltese : un destin « immémorial. » Nicolas Hulot
Albert NDELE MBAMU est né à Boma le 15 août 1930. Il est originaire du Bas-Fleuve et a suivi des études primaires et secondaires à l’Université Lovanium de Kinshasa. Encore étudiant, il s’intéressait aux activités politiques de l’ABAKO, du syndicat des fonctionnaires APIC et du journal « Congo ».
En 1958, il a été le premier Congolais à obtenir une licence en sciences économiques. Il a ensuite poursuivi des études financières postuniversitaires à l’Université Catholique de Louvain en 1959.
Sa présence en Belgique l’a amené à faire partie, au lendemain de la Table Ronde politique, de la Commission De Voghel chargée de préparer les matériaux de la Conférence économique où il fut désigné, en avril-mai 1960, porte-parole des délégués du Collège Exécutif Général, le gouvernement de transition de l’époque.
A l’issue des travaux de Bruxelles, il fut retenu dans le Groupe de Travail des Quinze Congolais chargé d’approfondir les problèmes en suspens. A l’indépendance, il devint le chef de Cabinet du Ministre des Finances du Gouvernement Lumumba. Trois mois plus tard, il assumait les fonctions clés de Commissaire Général aux finances et de Vice-Président du Collège des Commissaires Généraux, de septembre 1960 à février 1961.
Dans la perspective de la dissolution de la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi, il fit mettre en place, par le décret-loi du 3 octobre 1960, le Conseil Monétaire chargé de liquider cette institution coloniale.
Le 24 février 1961, il fut nommé, à trente ans, Gouverneur de la Banque Nationale du Congo, laquelle, créée juridiquement le 23 février 1961, n’entra effectivement en activité que le 22 juin 1964. Il exerça ses fonctions pendant neuf ans et huit mois.
En février 1963, il fut nommé, par arrêté du Premier Ministre Adoula, membre de la Commission technique chargée d’étudier et de proposer des mesures pour lutter contre le déséquilibre financier et économique. Il a fait véritablement asseoir la Banque Centrale. Il a lancé le programme de la première extension de l’Institut d’Émission. Il a développé la politique de formation des cadres universitaires, spécialement à l’étranger, pour faire face au départ massif des agents administratifs belges.
Durant son mandat, il a su défendre l’autonomie de gestion des ressources de la Banque confrontée au pouvoir politique, grâce à l’assistance du Fonds monétaire international. Son mandat de Gouverneur et de Président du Conseil d’Administration de l’Institut d’émission fut renouvelé pour une durée de cinq ans le 23 juin 1967. Il a participé très activement à la création de la société » Générale Congolaise des Minerais », GECOMIN (1966) et de la » Société Congolaise de Financement du Développement », SOCOFIDE (1968), qui devinrent respectivement GECAMINES et SOFIDE. Il a lancé, le 24 juin 1996, avec l’assistance du FMI,la réforme monétaire qui aboutit à l’unité monétaire « le zaïre ». Le 15 septembre 1970, il fut nommé Ministre d’État chargé des Finances.
C-RETRO-ACTUEL magazine
N°24- JAN/FEV 2010