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TNT: ce que le ministre Patrick Muyaya doit éviter pour marquer son passage au Ministère de la Communication et Médias (Tribune de l’ingénieur Cédrick Lualaba)

La République démocratique du Congo, principalement la capitale Kinshasa, assiste, depuis l’avènement de la Télévision numérique terrestre (TNT) en 2015, à la montée spectaculaire des chaînes de télévision émettant en numérique aussi bien dans le bouquet public que privé.

Pourtant, il y a de cela cinq ans, le nombre total des canaux émettant en local ne dépassait pas 60. Aujourd’hui, nous en comptons plus de 200, soit une augmentation de plus 200℅.

Certes, la technologie numérique offre beaucoup d’opportunités, entre autres l’espace d’hébergement des chaînes que l’analogique ne peut contenir. Mais malheureusement, plus de 80℅ de ces chaînes ne disposent pas de contenus souhaités, si ce ne sont des éléments téléchargés sur YouTube.

L’ingénieur estime que cela est à l’encontre des objectifs du TNT qui étaient d’avoir 80℅ de contenus sur la production locale.

La plupart des promoteurs de ces chaînes se disent fiers de donner de l’emploi aux Congolais, principalement des jeunes qui constituent plus de la moitié de la population congolaise. Ce n’est pas du tout mauvais. Reste à savoir s’ils respectent les lois du pays en s’acquittant des taxes et impôts.

Le nouveau locataire de la RTNC2 est appelé à changer les choses et remettre de l’ordre, dans le respect des textes.

Des chaînes qui naissent ces derniers temps sont-elles viables ?

Avec plus de 200 chaînes TNT émettant dans la capitale congolaise, le technicien appelle le ministre à s’appuyer sur les instances officielles qui gèrent l’audiovisuel en RDC. Il exhorte le successeur de David Jolino Diwampovesa Ma Mu Zingi Makelele de s’appuyer le Csac pour la vérification des contenus des chaque chaîne, le Renatelsat pour ce qui est de l’aspect technique et coordination nationale de migration à la télévision numérique terrestre, et à la CNM/TNT, instance qui regroupe en son sein des experts dans le domaine de la migration à la Télévision numérique terrestre pour assainir l’espace en mettant à l’écart les éditeurs non en règle et permettre aux chaînes viables de souffler et de faire face aux différentes exigences de l’État.

Une évaluation minutieuse de la situation de la TNT en RDC

Le ministre doit éviter d’éventuelles intégrations de nouvelles chaînes dans les bouquets publics et privés sans au préalable procéder à une évaluation approfondie du secteur, étant donné que l’idée au départ de la Télévision numérique terrestre était d’avoir des chaînes thématiques. Malheureusement, le constat est très amère. Un véritable méli-mélo s’est installé. Les éditeurs des programmes commerciaux font presque la même chose que ceux à vocation communautaire. En plus, ils émettent en clair.

Probable reconduction de certains membres du cabinet sortant

Certes, il y a eu certains membres du cabinet sortant qui se sont distingués par leur prestation. Mais d’une manière générale, le bilan sur la gestion de la TNT est largement négatif.

Le nouveau ministre devra faire face aux revendications de certains éditeurs de programme qui ont été obligés par le cabinet du ministre sortant de payer le montant du récépissé d’exploitation avec comme promesse l’octroi d’un canal. Malheureusement, jusqu’à présent, ils n’ont jamais été branchés. Pourtant, le cabinet savait pertinemment bien qu’il n’y avait pas d’espace pour héberger ces chaînes.

Nous estimons humblement que le cabinet du ministre sortant a failli à sa mission de bien conseiller le membre du gouvernement. Nous mettons en garde le nouveau ministre de ne pas tomber sur les mêmes erreurs.

Du reste, nous souhaitons pleins succès et réussite à Patrick Muyaya et lui rassurons notre soutien. Qu’il évite de se faire entourer des flatteurs qui l’accompagneront dans l’échec de son mandat.

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