Dans un entretien ce lundi 2 mai 2022 depuis Bruxelles, Herman Mbuwa, Rapporteur du Bureau Politique des Alliés à l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), s’est donné à cœur ouvert au média en ligne C-Retroactuel.
De sa formation politique, les FAC, à l’alliance avec l’UNC, en passant par la situation sociale et politique que traverse actuellement la République démocratique du Congo, tout a été passé au peigne fin, dosé d’une objectivité, tel que le démontre l’intégralité de l’interview ci-après.
C-RA : Bonjour Monsieur Herman Mbuwa ! Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui vont nous lire pour la 1ère fois ?
Herman Mbuwa : Je suis Herman Mbuwa Mbunzu, Congolais, natif de Kinshasa, origine de la Mongala. Je suis économiste publiciste de l’Université de Kinshasa. Je porte les valeurs de la démocratie en trame de fond de la rupture et du changement pour le développement des Congolais et de la RDC. Je suis à la tête d’un parti politique dénommé les Forces d’Avenir du Congo, FAC en sigle, depuis le 19 Juin 2021.
C-RA: Il est un secret pour personne que la RDC regorge plusieurs partis politiques, plus de 600, selon certaines sources. Pourquoi la dénomination Forces d’Avenir du Congo ? Quelle est la valeur ajoutée que les FAC vont apporter dans la politique congolaise ?
HM : La dénomination Forces d’Avenir du Congo, vient de l’extrait de la lettre de Patrice Emery Lumumba, alors incarcéré, adressée à sa femme, Pauline, devenue son testament politique. Dans cet extrait où il dit : « … à mes enfants que je ne verrai peut-être plus, dites leur que l’avenir du Congo est beau ». Suivant cet extrait, nous croyons que nous sommes les enfants de P.E. Lumumba à qui il s’adressait et nous avons l’obligation de rencontrer efficacement son serment.
A l’opposé des partis politiques traditionnels, les FAC sont un parti politique moderne. Parce qu’en le mettant en place, ensemble avec d’autres camarades, nous avions en réalité créé un programme, mieux, un logiciel nouveau, pour le développement des Congolais et de la RDC.
Nous en avons marre de la cohorte de certains leaders politiques qui ne portent pas le vrai souci du développement réel de la RDC. Dans l’espace public, le débat public est mené au nom et pour le compte des individus en lieu et place de véritables sujets de développement.
Les rares cerveaux qui tentent de ramener sur l’espace public le type de débat dont le Congo a besoin, ils le font pour satisfaire leurs camps politiques, et leurs idées deviennent partisanes, s’écartant de toute objectivité.
L’autre motivation poussant à la création des FAC, résulte du fossé de plus en plus immense qui caractérise le véritable intellectuel congolais et l’exercice de la politique. Ce manque d’engagement de vrais intellectuels devenait un danger pour le pays qui est abandonné entre les mains de certains compatriotes dépourvus du savoir et de l’éthique devant caractériser un prétendant de la vie publique. Mais en lieu et place, ils n’ont que la clairvoyance et la chance comme qualité pour accéder aux fonctions importantes du pays.
De ce fait, les FAC, au-delà d’être un parti politique, elles sont un rappel aux véritables intellectuels pour qu’ils s’engagent en politique afin de doter le pays de leaders politiques dignes et prêts à gouverner dans une approche managériale de la revanche du savoir et de l’éthique sur l’incompétence et l’ignorance.
Par ailleurs, nous n’excluons aucune catégorie sociale de ne pas intégrer notre vision et notre parti.
Au sein du parti, nous faisons l’effort de nous informer et de nous former davantage en se partageant les connaissances basiques et nécessaires selon le profil de chaque cadres et militants. Raison pour laquelle, nous avons mis en place un fonctionnement dynamique avec une approche pédagogique en attribuant les responsabilités de manager sur base du profil et de la formation académique des cadres selon les domaines d’activités de la vie nationale.
C-RA : Considérant vos propos, pensez-vous être vous-même le modèle de cette approche ?
HM : Humblement, je pense que oui. J’ai un parcours académique traçable avec des résultats encourageants. Mon engagement en tant que citoyen, avec le sacrifice que cela implique, est jusqu’à ce jour, manifeste et satisfaisant.
Je suis fier d’être parmi les quelques rares jeunes précurseurs de l’engagement citoyen manifeste et actif depuis peu avant 2015, en participant à la poussée des mouvements citoyens en RDC. Actuellement, je me frotte à la gestion de la vie publique dans la plus haute administration politique du pays, où je profite pour apprendre davantage la complexité de l’État, ses faiblesses et ses forces, afin de posséder l’importante expérience que je mets à profit pour d’autres jeunes qui me fréquentent, ailleurs ou au sein de notre parti.
En outre, je me sens heureux à chaque fois lorsque j’apprends, par certains médias, que les camarades avec lesquels nous avions exercé l’activisme au sein des mouvements citoyens, qui sont de ma génération, s’engagent désormais en politique actif.
C’est pour moi un motif de fierté de constater que, comme peu avant 2015 à la venue des mouvements citoyens, notre engagement définitif en politique actif, à l’aube de 2019, a encouragé d’autres camarades d’emboiter les pas.
C-RA : Vous vous êtes présenté comme un acteur de la rupture et du changement en étant à la tête d’un parti politique moderne. Comment expliquez-vous l’alliance avec l’Union pour la nation congolaise, UNC, le Parti cher à Vital Kamerhe ?
HM : Je voudrais d’abord rappeler ici qu’à travers ma personne, notre parti occupe les fonctions du Rapporteur du Bureau politique des Alliés à l’UNC, regroupés au sein du RAFA-UNC, et nous en sommes fiers.
Pour la petite histoire, les FAC ont décidé d’être en alliance avec l’UNC le 20 Août 2021. En signant la charte des Alliés à l’UNC, j’ai conclu l’alliance avec Vital Kamerhe pendant les moments sombres de sa vie et de sa carrière politique, lorsqu’il venait d’être condamné à 20 ans d’emprisonnement par la Justice dans le cadre du procès dit de « 100 Jours ».
Contrairement à d’autres personnalités qui se sont désolidarisées de lui, moi, mon parti, ses cadres et militants, jeunes que nous sommes, avions accepté de subir le dénigrement, comme d’ailleurs d’autres cadres de son parti, et avions été victimes de qualitatifs qui frôlent l’injure en touchant à notre honneur et dignité pour nous humilier.
Malgré cela, nous n’avions cessé de dénoncer les erreurs judiciaires importantes ayant émaillé le verdict du procès au 1er degré et en appel. Aujourd’hui, avec notre contribution, plus d’un Congolais comprennent que l’Honorable Vital Kamerhe était victime d’une Justice caporalisée. Grâce à l’arrêt de la Cour de cassation prononcé le 11 avril 2022, nous continuons de croire que son innocence sera prouvée afin de réhabiliter son honneur.
Faisant suite à votre question, le choix de notre parti d’être en alliance avec l’UNC s’inscrit sur 2 ordres :
(i) l’ordre de la vision
(ii) l’ordre politique.
(i) L’ordre de la vision : Il vous souviendrait que l’UNC est parmi les rares partis politiques qui portent une vision clairement définie et réalisable pour le Congo. Le président Vital Kamerhe, à qui je rends hommage, avait réussi à inculquer dans la tête des Congolais de tout bord, l’imposante offre géologique et naturelle potentielle de la RDC, assortie d’une approche comparative avec le Brésil.
Par son dynamisme, il a essayé de ramener sur la place publique le débat relatif à la problématique du développement de la RDC, et a réussi à mobiliser certains scientifiques et d’autres catégories de la population. Son effort est à saluer et cela se recoupe avec notre vision ; d’où le choix de conjuguer avec lui et son parti.
(ii) L’ordre politique : Avec l’accord de Nairobi créant le CACH, l’honorable Vital Kamerhe a accompagné efficacement le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la magistrature suprême, à l’issue des élections du 30 Décembre 2018.
En participant à l’exercice du pouvoir, l’UNC cosignataire de l’accord CACH, est membre de la Majorité au pouvoir. A ce titre, les FAC nouvellement mises en place, avec la vocation d’apprendre l’exercice de la gestion de la chose publique, se sont senties compatibles afin de s’allier avec l’UNC pour tirer le bénéfice y relatif.
Afin, je voudrais dire personnellement que le président Vital Kamerhe, hormis son intelligence et sa longue expérience à partager avec nous, est altruiste, démocrate (pour preuve, le témoignage de son passage à la tête de l’Assemblée Nationale), pacificateur.
Il a la vocation de diriger sans en avoir l’obsession. Il accorde une place de choix à la jeunesse, et tant d’autres valeurs.
C-RA : Une dernière question, si l’on vous demandait de vous définir en politique, avez-vous un modèle ?
HM : Rires…
Oui, j’ai des personnalités qui m’ont inspiré. Je peux me dire que, j’ai le courage d’Étienne Tshisekedi ; la discrétion, la diplomatie et l’ouverture politique d’Albert Moleka ; et enfin, je cultive l’expérience et le modèle intellectuel de Vital Kamerhe.
C-RA : Un mot de la fin ?
HM : Je remercie votre média,
C-Retroactuel, et vous personnellement, pour le temps accordé et la pertinence de vos questions.
A tous les cadres, militantes et militants des Forces d’Avenir du Congo, je ne cesserai de vous féliciter pour votre abnégation et la conviction dont vous faites preuve en acceptant de porter notre lourde et exigeante vision du développement de la RDC.
Aux jeunes, filles et garçons, je vous lance l’appel de venir rejoindre les Forces d’Avenir afin que le Congo Nouveau tant aspiré devienne effectif et que nous et nos enfants puissions y vivre. Au peuple congolais, je vous exhorte à l’unité et à la concorde.
A cet instant où notre pays est confronté à l’ennemi, ne nous rendons pas la tâche difficile en nous divisant à l’interne. Notre peuple doit demeurer uni.
C-RA
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